Chaque parent sera confronté à une crise de son enfant, à un moment ou un autre.
Qu’elle arrive en public, ou en privé, les crises challengent irrémédiablement notre calme et notre positivité.
Pour cette raison, il est important de s’y préparer en ayant en tête un plan d’action qui nous permette de nous sentir en contrôle. Cela permettra également d’éviter la culpabilité ou l’impression de perte d’autorité, qui pourrait nous faire perdre complètement patiente.
Il n’est pas toujours facile de maintenir une attitude apaisée et apaisante dans une situation comme celle-ci — avec nos conseils, l’idée est d’apprendre à pouvoir agir, plutôt que réagir, lorsqu’une crise s’impose.
Découvrez six méthodes à tester pour apprendre à accompagner votre enfant pendant une crise en gardant votre calme.
Anticiper les crises grâce aux signes annonciateurs
Différents signes nous permettent de nous rendre compte qu’une crise est sur le point d’arriver.
En fonction des enfants, on apprendra au fil du temps à les reconnaître, mais on pourra identifier une voix qui se hausse, de l’impatience, des gestes brusques.
Votre enfant peut aussi se trouver dans une situation qui l’a mis en difficulté dans le passé : en train de jouer à un jeu trop compliqué, ou en difficulté au moment du repas, pour attraper les différents aliments.
Il s’agira alors d’anticiper et de lui venir en aide, sans compromettre son autonomie « Je parie que cette carte doit être utilisée ici » ou « si j’étais toi, j’essayerais peut-être comme ça ». On fera alors un pas vers lui, en réduisant l’élément de frustration tout en respectant son autonomie.
Par la suite, on pourra également le féliciter pour avoir gardé son calme « bravo, tu as réussi à ne pas t’énerver », tout en se rappelant que les crises chez les enfants sont normales et qu’il ne faut pas les culpabiliser.
Faites baisser la tension en chuchotant/faisant des signes
Un enfant apprend et agit généralement en fonction de son environnement.
Si vous montez vous aussi le ton face à son énervement, il va avoir tendance à vous imiter. De plus, même si monter le ton permettra de lui faire comprendre « qui est le chef », au final, vous risquez de vous sentir coupable plus tard d’avoir géré la situation de la sorte.
Une bonne idée serait donc de chuchoter, au lieu de crier. De cette manière, on fait tomber la tension en incitant l’enfant à faire de même.
Cela nous détend et nous permet de calmer l’atmosphère. Il peut également être utile d’utiliser différents signes (doigts sur la bouche pour inciter le silence, par exemple), pour encourager l’enfant dans une direction plus calme, sans crier à votre tour.
Si l’enfant est enclin à ce qu’on le touche, on pourra aussi initier un câlin et discuter plus près de son oreille, sans avoir besoin de crier pour se faire comprendre.
Faites une pause plutôt que de perdre votre calme
Certaines crises sont plus persistantes et difficiles que d’autres. Parfois, anticiper ou tenter de faire redescendre le ton ne marchent pas et dans cette situation, vous pourrez vous sentir en grande difficulté, ou être sur le point de perdre votre calme.
Dans ces moments, il vaut alors mieux faire une pause. Mettez votre enfant dans un endroit sûr, puis partez de votre côté pendant un moment en lui expliquant que tout le monde doit se calmer avant de pouvoir s’expliquer.
Laissez-vous le temps qu’il vous faut pour faire redescendre la pression et ne revenez vers votre enfant que lorsque vous vous sentez en mesure de rester calme. Cela donnera également un bon exemple à votre enfant : parfois, il vaut mieux prendre du recul que de tout extériorisé de manière impulsive et blessante.
Isolez votre enfant
Cela pourra aussi faire du bien à votre enfant. Durant une crise, votre présence peut attiser la crise de votre enfant.
Rappelez-vous, les cerveaux de nos enfants sont incapables de gérer des émotions fortes — elles vont forcément être extériorisées de manière puissante, parce qu’ils ne sont pas en capacité de les comprendre.
Cela pourra donc lui faire du bien d’être placé dans un espace sécurisé et de lui demander de comprendre sa colère, ou de dessiner ce à quoi elle ressemble, pendant quelques minutes.
Laissez-lui le temps de se calmer et de comprendre ce qu’il ressent. De cette manière, vous pourrez ensuite en discuter avec lui lorsqu’il sera plus calme et l’aider à faire grandir son intelligence émotionnelle.
Représenter la colère en dessin peut être particulièrement efficace, puisqu’on l’extériorise au travers du dessin et qu’une fois posée sur papier, elle semblera moins violente.
Négociez et essayez de comprendre (quand c’est possible)
Bien sûr, beaucoup de principes ne sont pas négociables et votre enfant doit comprendre les limites que vous lui imposez.
Si c’est le cas, n’hésitez pas à lui rappeler calmement pourquoi vous avez mis en place ces limites et quelles sont vos raisons, cela pourrait l’aider à comprendre.
Cependant, dans certains cas, les crises de vos enfants peuvent être négociées. Si votre petit souhaite porter un T-shirt rouge alors que vous essayez à tout prix de lui en forcer un autre sur la tête, dites-vous que cette condition peut être négociée et que sa demande n’est pas incompréhensible.
Il ne faut pas confondre fermeté et intransigeance, lorsqu’on parle d’éducation — garder des principes et des valeurs est fondamentale, mais écouter son enfant et ses demandes est aussi important.
Savoir prévenir les crises grâce à des mesures préventives
L’idée ici est de développer l’intelligence émotionnelle de vos enfants.
Parfois, la meilleure manière de gérer une crise est de faire un travail préventif en amont. On va alors prendre nos enfants à part et leur expliquer leurs émotions, ce qu’elles représentent, leur donner peut-être une anecdote durant laquelle vous l’avez vous-même ressenti et les laisser en donner une également.
Vous pourrez ensuite créer une fiche, par exemple, affichée dans la maison, qui représente chacune des émotions et qui pourra être utilisée lors de crises ou de moments du quotidien « là, je me sens heureuse parce qu’on passe un moment ensemble », et leur demander ce qu’ils ressentent à ce moment précis.
De cette manière, on apprend à nos enfants à être plus en accord avec leurs émotions et à les comprendre davantage.
Cela n’empêchera pas des crises d’arriver, mais au moins, cela rendra ces émotions très fortes moins intimidantes et étrangères — on aura moins de difficulté à ouvrir le dialogue et à comprendre pourquoi la crise a été déclenchée.
Aller plus loin
La meilleure manière de gérer une crise, finalement, c’est une combinaison de plusieurs techniques.
Il faut d’abord comprendre les crises et les raisons pour lesquelles elles se produisent, pour pouvoir les prévenir et les anticiper.
Ensuite, il faut pouvoir prendre du recul sur le moment pour ne pas se retrouver démuni face à votre enfant. Et finalement, savoir engager un dialogue après la crise, pour que votre enfant puisse vous expliquer et mieux comprendre pourquoi cette situation a fini par arriver.
Il faudra du temps pour mettre en place ces réflexes et parfois tout ne marchera pas parfaitement, mais une fois que vous et votre enfant y serez habitués, vous vous sentirez plus en contrôle et apaisé face à votre petit.
Et si vous cherchez à gérer des problématiques spécifiques, vous pouvez également consulter notre article vous présentant des arguments en défaveur des écrans pour les enfants, mais aussi sur la diversification alimentaire, qui référence des astuces pour que votre enfant s’habitue à de nouveaux aliments et soit moins difficile.